Les origines

Accueil La délinquance ? Les origines Les chiffres Les Conséquences Témoignage Point de vue

Les origines de la délinquance :

Pourquoi une telle violence ?

Qu’est ce qui la caractérise ?

1°Aspect de la délinquance

Les délinquants sont de plus en plus  jeunes, et leurs actes plus violents. Ces jeunes ont de moins en moins de repères et ont tendance à  repousser les limites imposées par la société. Ils n’ont pas conscience du futur et surtout de leurs actes. Ces jeunes des cités vivent très mal leur adolescence.

 Influencés par les autres délinquants de leur quartier, ils perpétuent le schéma de cette violence. Ainsi se forment des bandes de jeunes qui se réunissent autour d’une même culture de cité : une même tenue vestimentaire, un langage identique, le concept de solidarité territoriale et le rejet de l’Etat. On constate que le fait d’appartenir à une bande favoriserait le passage à l’acte délinquant.

   

Au niveau sociologique ils sont tout d’abord caractérisés par une forte impulsivité liée à l’impossibilité, pour certains, de résister à une envie, que ce soit pour la réfréner ou seulement pour en retarder la réalisation. Cela leur confère une attitude imprévisible, qu’ils peuvent difficilement contrôler.

Chez ce type d’individu, l’émotion prime sur la raison d’où une totale absence de réflexion, remplacée par l’exécution de leurs sentiments violents (peur, haine des autres,..) et l’absence d’esprit critique. Il en découle un grand aveuglement associé à une forte crédulité, qui les poussent à croire ce qu’ils désirent, et à nier les faits qui ne cadrent pas avec leurs idées. Leurs pensées se limitent à l’instant présent.                      

  Ils ressentiront une frustration liée au sentiment d’impuissance, ce qui engendre de l’agressivité et se traduit par un comportement revendicatif sans aucune raison valable à l’égard des autres .Les règles élémentaires de vie en société ne sont plus respectées ,mais elles  sont celles que les jeunes se sont fixées , et les normes légales sont difficiles à appliquer. Le monde imaginaire que le jeune s’est construit et dans lequel il évolue en marge de la société va dissoudre les notions de bien et de mal, de légalité et de l’illégalité.

                     Par ailleurs, cette violence caractérisée par un jeu a pour objectif de briser la monotonie de la vie quotidienne. Le désœuvrement de nombreux jeunes des cités, leur absence de projection dans l’avenir, le phénomène de groupe ne peuvent que renforcer  cette action pour se révolter  contre la société. Mais ce jeu  permet aussi aux jeunes de se valoriser. Il est un exutoire où le jeune peut sortir vainqueur d’une activité illégale et ainsi oublier ses échecs dans les activités légales.

 

2°La révolte contre la société

Les délinquants pour la plupart  venant des cités sont membres d’une société dans laquelle ils ne parviennent pas à s’adapter. Ils justifient leurs actes violents par l’attitude de la société à leur égard qui serait seule responsable de tous leurs maux.

Le sentiment de révolte est exacerbé chez les délinquants issus de l’immigration qui vivent de plus en plus comme des victimes n’étant en rien responsables de leur exclusion du système. Pourtant exclus, ils se rassemblent alors autour d’une identité collective construite autour de cette idée de racisme.  Donc on assiste à la formation d’un cercle vicieux où l’incompréhension mutuelle entre bandes de jeunes et autres membres de la société conduit à une escalade de réactions de rejet de plus en plus importantes.

En effet ces  délinquants sont pour la plupart du temps issus des banlieues  et plus exactement issus de l’immigration de parents d’origine de pays ex-colonisés par la France. Ils ressentent donc un mal être qui a pesé et pèse encore sur leurs parents.

                   

 

L' histoire des banlieues :

  .           Avec le début de la Révolution Industrielle  au 19ème siècle les entreprises françaises ont eu besoin de main d’œuvre face au renouvellement des générations qui n’était plus assuré. Elle fait donc appel aux Polonais, Italiens et Espagnols dès le début du 19ème siècle et ensuite face aux destructions dues à la Seconde Guerre Mondiale l’état fait appel aux pays du Maghreb c’est à dire la Tunisie, le Maroc et au département français l’Algérie qui ont subi une plus forte discrimination.

Ces populations immigrées ont été tout d’abord logées dans des cités de transit avec la pensée qu’ils retourneraient chez eux, cependant l’Etat français a voulu avec l’arrivée de ces immigrés compenser sa population due au déficit des naissances de la guerre. Ils ont vécu dans  des conditions de vie déplorables en logeant dans des baraquements, des bidons villes à l’écart de la population française. Personnel docile , obéissant ,  les hommes  travaillaient là  où la main d’œuvre demandait peu de qualifications c’est à dire dans l’industrie( mines, automobiles et sidérurgie) avec le travail à la chaîne. L’intégration s’effectuait donc par le travail.

            Face à la stratégie du gouvernement, qui n’était pourtant que provisoire et qui ne pouvait pas renvoyer ces immigrés dans leurs pays d’origine ( certains avaient construit une autre vie) la France a décidé, à partir des années 60, de regrouper la famille, c’est à dire à faire venir le reste de la famille de ces immigrés en France. Cependant les femmes ne travaillaient pas, elles étaient isolées et elles ont été obligées d’apprendre « les cours de vie à la française » pour mieux s’intégrer à la société française.

C’est alors que l’Etat a relogé ces familles en construisant des logements HLM( habitations à loyers modérés). Ainsi se sont créées les banlieues, quartiers à l’extérieur du noyau urbain,  où le paysage est formé d’ensembles de barres et de tours. Elles constituent un espace urbain spécifique à la ville.

 

Les conséquences de cette stratégie gouvernementale :

 

Certaines banlieues, voire des quartiers, sont qualifiés de difficiles car les violences y sont manifestes. En effet les jeunes, ces enfants de parents immigrés ont vécu une enfance malheureuse à cause des conditions déplorables dans lesquelles ils ont vécu. De plus avec l’image que portaient leurs parents, cette image d’être différent des « vrais  français » a provoqué une tension avec le reste de la société. Ils sont considérés comme étrangers donc l’intégration est difficile.

C’est pourquoi ces jeunes ne supportent plus ce que leurs parents ont vécu . Il y a une crise d’identité de la part de ces jeunes français, car ils ont le sentiment que leurs parents ont été mal accueillis avec la crainte de l’expulsion. Quelques soient leurs efforts d’insertion, ils ne seront pas considérés comme français à part entière. D’où le sentiment de discrimination raciale. Les français considéraient et certains l’affirment toujours que ces immigrés n’avaient aucune place dans la société française, car ils ne devaient pas garder leurs cultures d’origine ce qui a conduit à un repliement de certaines familles et finalement  à une mauvaise intégration. Pour conséquence comment les enfants pourraient-ils s’intégrer si leurs parents sont rejetés de la société ?

De plus, du fait que dans les années 70 l’emploi industriel a décliné, il y a eu un transfert de ces emplois industriels vers le secteur tertiaire ce qui  a augmenté le nombre de qualifications au détriment des emplois non-qualifiés. Donc la population immigrée est très touchée par le chômage et surtout celui de longue durée ce qui empêche une meilleure intégration pour la famille. De même qu’aujourd’hui on constate que la délinquance résulte du fait que les jeunes sont aussi bien touchés par le chômage que leurs parents.

Ces populations vont alors se replier sur leurs cultures d’origine, avec  toute absence de contact avec l’extérieur. Il intervient alors un décalage entre  le vécu des parents et des enfants. Ce qui peut aboutir au risque de conflits, perte de l’autorité et la dégradation de l’image du père. Ce phénomène des violences urbaines en particulier le délinquance résulte du fait que les jeunes aussi bien que les parents sont touchés par le  chômage.

 

Cependant il faut bien insister sur le fait que la délinquance n’est pas forcément issue de l’immigration.

 

2° La famille et l’école, principaux lieux de socialisation, en déclin.

 

            Le manque de repères familiaux et d’encadrement éducatif sont des caractéristiques communes à la plupart des jeunes délinquants urbains. Dans les familles, principaux lieux de socialisation, le contrôle des parents est quasi inexistant, ce qui donne lieu à des enfants ayant aucune conscience des limites qu’ils doivent respecter. N’ayant pas été élevés dans un cadre familial où les règles sont expliquées, puis imposées, le jeune n’aura comme seuls repères que ceux extérieurs à son environnement familial . Cela rend difficile le processus d’individualisation et de socialisation de l’enfant. Cette absence d’autorité parentale est liée à une situation dégradée où l’un des parents est exclu de la société  financièrement et  culturellement.

Ignorant l’autorité au sein de la famille , le jeune aura des difficultés à accepter des règles imposées alors par l’école, lieu d’instruction et de socialisation. Mais pour ces jeunes l’école signifie une forme de travail forcé et non comme un moyen à se préparer à la vie adulte.

 La perte de points de repères, le manque de confiance dans l’utilité de l’ école, la marginalisation, la dégradation de la situation familiale, le racisme, un taux de chômage  plus élevé que la moyenne sont des éléments de mal-être de ces jeunes.

Il va se traduire par des actes de violences envers ceux qui représentent l’Etat, la collectivité, la sécurité, et la ville.